Onuage couleur du temps

L'huile : historique

La peinture à l'huile :historique

Vers la fin du Moyen Age, on trouva le procédé de l'huile siccative, et les frèresVan Eyck  furent les premiers à appliquer avec maîtrise la nouvelle technique. Jusqu'au 19eme siecle , les peintres, ou leurs élèves, broyaient eux-mêmes les couleurs, pigments en poudre, avec de l'huile de lin ou d'oeillette  qui sont siccatives et restent transparentes en séchant, qu'ils  employaient aussitôt

La technique est restée longtemps immuable: le peintre dessinait sur la toile ou sur le panneau de cuivre ou de bois préparé, peignait en grisaille, en couche mince, sur ce dessin, en donnant l'effet de lumière par le jeu des ombres et des reflets, puis, une fois cette première couche bien sèche, la recouvrait de glacis teintés, transparentes, donnant la coloration.
Le tout formait une surface bien unie, comme une toile cirée.

Puis les audacieux osèrent accentuer les lumières en leur donnant une épaisseur, ce procédé devint général, et de nouvelles techniques sont nées, peinture en pleine pâte, par touches séparées, avec ou sans ébauche préparatoire, les théories de Chevreul, les découvertes des physiciens créerent un mouvement d'où est sorti le pointillisme, avec la décomposition de chaque ton en tons primaires, comme celle de la lumière solaire par le prisme en spectre coloré.

Des techniques nombreuses, des théories, des écoles ont vu le jour et il en naît constamment de nouvelles.

Pour le débutant qui ne sait rien, il vaut mieux apprendre une technique assez simple, qui permet de peindre ce qu'on voit, comme on le voit, et qui pourra, par la suite, être abandonnée et remplacée par une autre plus conforme au goût, au tempérament et à la créativité de l'artiste.


Née des ateliers classiques et des grands formats tels qu'ils garnissent nos musées, la tradition reste la base référentielle de nombreux peintres. Les couches picturales du tableau sont nombreuses et exploitent les transparences de certains pigments, alliée à celle - plus évidente, des médiums.
On les appelle « jus », « glacis », « vellatures »... Par opposition à « pâte », « matière », « charge »... Cette tradition donne à la peinture à l'huile toute sa subtilité et sa profondeur.

La lumière peut, si elle est bien construite sur un support savamment préparé, sortir du fond du tableau, du fait de la place qui lui aura été réservée tout au long de l'exécution.

L'huile traditionnelle d'atelier implique une mise en oeuvre longue et capricieuse, dont les secrets sont scellés avant tout par le génie des illustres artistes qui lui ont donné son statut prestigieux. Si le contour de Vermeer reste un mystère, est-ce du fait d'un procédé ou d'une inégalable légèreté? Les lumières de Vinci sont-elles calculées ou miraculeuses? Les touches de Degas ont-elles un sens ou une inspiration? Il est des oeuvres devant lesquelles l'inévitable « c'est parce que » devient muet.
L'autre façon d'entreprendre l'huile est beaucoup plus récente et date de l'invention du tube par l'industrie de la peinture.

Séduits par cette nouveauté, les artistes ont échappé à la clairière intérieure de leur atelier pour rejoindre celle des bois. Quelques contraintes les accompagnaient: celle du format à transporter - à l'aller et au retour, et celle du temps Chronos. Il leur fallut se créer une technique pour saisir le motif dans sa fugitive cohérence. Les précédents du genre tenaient plus de l'esquisse et du brouillon préparatoire que de l'oe;uvre achevée.

Ils réinventèrent «la touche», seul moyen de rendre et la couleur et la lumière possible en une seule fois. Impressionnisme, pointillisme, post-impressionnisme, fauvisme, expressionnisme, tous ces courants n'ont cessé d'explorer les limites de la peinture à l'huile dite alla prima - autrement dit première couche. La réflexion sur la peinture a considérablement évolué.

La technique et sa maîtrise ont perdu une partie du prestige qu'elles avaient gagné au cours de nombreux siècles d'histoire. Par le fait d'un décalage. La vraisemblance avait pris plus d'importance que le sens pictural dans l'appréciation du genre.

La révolution de l'art moderne constitue un retour du sens au delà des moyens, par dessus la capacité technique à représenter le monde. Plus tard, ce débat du sens et des moyens réapparaîtra sous une autre forme, au bout de l'abstraction: quand le sujet est «dépassé», il ne reste que la question de l'outil.


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