Onuage couleur du temps

D'ou viennent mes idées?

Je pars generalement d'une musique qui reflete mon etat d'esprit du moment.. La melodie ou les paroles me suggerent une image que je reproduis ensuite en continuant à ecouter cette musique, ca peut etre un album entier, mais plus souvent un morceau unique que j'ecoute en boucle pour ne pas perdre l'ambiance. Au bout d'un moment je ne l'entend plus vraiment, n'en gardant que l'essence, l'atmosphère.

Il s'agit parfois aussi d'un texte ( poéme, paroles d'une chanson) ou d'un thème ( le printemps..) que je choisis  pour la symbolique qu'il véhicule , parfois aussi la retranscription d'une emotion personnelle ou d'un evènement  Chacune de mes toiles raconte une histoire. Vouloir peindre sans rien raconter est non sens ; meme une simple pomme ou un verre vide participent a un discours, chaque chose ayant sa place dans la toile est porteuse de sens. A moins qu'il ne s'agisse d'une copie ( mais encore reste t il a prouver que le copiste n'y met ps un peu de son histoire personnelle...).

Ensuite vient la composition.

Je pars de la vision globale que j'ai de la toile et j'en dresse une composition à partir d'une esquisse ou meme d'un premier jet realisé au fusain ou au pastel. Parfois cela demande une recherche supplementaire et j'utilise  un montage photographique sur un logiciel de traitement d'image, ce qui me permet de trouver la tonalité, la lumiere, la perspective, les volumes.  Ceci est un appui visuel et un aide memoire car il se passe parfois longtemps avant la realisation proprement dite notemment lors de series. Et la toile finale n'est jamais une copie de cette epreuve pHoto qui n'a servi qu'a equilibrer les elements entre eux afin de trouver la meilleure gestion de l'espace sur la toile.

L'execution.

Pour le pastel ou l'aquarelle l'execution se fait en une seule fois cette technique etant tres rapidement réalisable. 

Pour la peinture apres un tracé tres leger,  j'appose un lavis sur la toile dans la tonalité de base.

Puis j'en fais une photographie que je travaille a l'aide d'un logiciel de traitement d'image sur laquelle je positionne les ombres et les lumieres,les contrastes, les harmonies, les détails, jusqu'à représenter une image de l'émotion que je souhaite communiquer.

Vient ensuite l'execution proprement dite à partir de cette correction. A ce moment la j'ai bien memorisé les points essentiels tels que les effets de profondeur, les ombres, les volumes, les expressions. Il ne reste plus qu'a juxtaposer les touches de couleurs en trouvant les bons melanges, je travaille essentiellement avec des tons de base et je fabrique les couleurs en fonction de l'effet voulu l'interet etant d'obtenir une unité de tons tout en camaieu qui permet a la couleur de circuler harmonieusement sans choc visuel.

Cette etape peut etre la derniere si la toile me satisfait, ceci est préférable pour une question de spontaneité. Mais la grace n'etant ps forcement au rendez vous au premier jet; il arrive parfois que je refasse une ou plusieurs  photos pour juger des contrastes et de certains details que je corrige sans toucher a la compositon.

Je laisse ensuite la toile un jour au moins sans y toucher afin de prendre le recul nécessaire ( cela peut être plusieurs semaines ou mois ...) . A trop s'y investir on ne voit la voit telle qu'elle est mais comme on la pense et une pause permet de l'apprecier dans sa globalité comme le fera le futur lecteur. Il est encore temps de corriger des details, renforcer un contraste, rajouter une lumiere, toujours sans toucher à la composition. C'est un moment delicat où on pèche souvent par excés de bienveillance; le risque étant de perdre toute la spontaneité et une surcharge maladroite est toujours possible. Il est tentant à cette étape la de vouloir retoucher à tout. Le repentir etant le plus mauvais conseiller du peintre ce risque doit etre pris avec parcimonie.

Vient le moment délicat où il faut décider que la toile est finie. Ne plus y toucher. Signer. et .... ne plus y toucher ;) oui c'est vraiment difficile de se dire qu'elle est terminée.

 Des ce moment là elle n'est plus la notre on l'offre au regard du lecteur qui va la faire sienne au travers du filtre de ses propres emotions et personne ne saura jamais ce que le peintre a voulu dire au fond  (peut etre meme pas lui meme ) car l'emotion presente lors de l'execution est née de son inconscient aussi, bien malin qui saurait meme en 10 000 mots resumer une toile et il est  impossible de la raconter si des mots avaient pu le faire autant l'ecrire et ne pas la peindre.