Onuage couleur du temps

Le symbolisme

LE SYMBOLISME

S'il est un courant riche et porteur en peinture c'est bien celui ci. Permettant aux peintre de se détacher de l'academisme il leur a ouvert les portes de la liberté picturale tout en les encrant dans la grande mouvance intellectuelle et esthetique de leur temps. C'est surement celui qui me fascine le plus.
Ma toile symboliste preferee "Elle" de Gustav-Adolf Mossa.


Qu'est ce que le symbolisme?

"Vêtir l'idée d'une forme sensible"


Parallèlement,plusieurs courants de pensée se font jour, qui contribuent à renouveler et à enrichir la vision du monde de tous ces artistes


SYmbolisme et litterature:

1886 ?

C'est l'époque où Rimbaud a cessé d'écrire et où Verlaine et Mallarmé ont publié leurs oeuvres essentielles. L'année 1886 est capitale à plusieurs titres.

C'est d'abord la formulation, par un jeune poète, de l'esthétique qui sous-tend les recherches individuelles des vingt années qui précèdent .Dans son supplément du 18 septembre, Le Figaro publie " Un Manifeste Littéraire " dans lequel Jean Moréas définit les orientations d'un nouveau mouvement : le Symbolisme.

Autour de lui se forme une " école ". A des jeunes gens tels que Kahn, Adam, Wyzewa, Dujardin, Fénéon, Laforgue, se joignent Verlaine et Mallarmé.
Une revue ,le SYmboliste,"diffuse leurs conceptions esthétiques.

En 1886, le poète Jean Moréas publie son "Manifeste du Symbolisme".

Un autre initiateur de l'esthétique nouvelle est Paul Verlaine qui fait paraître ( la même année que " A rebours " de Huysmans ) " Les Poètes Maudits " .( Il y évoque Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé... tous poètes en lesquels la nouvelle génération va trouver ses maîtres ).

Une nouvelle tendance littéraire est née qui prend ses distances avec une tradition parnassienne dont elle proroge néanmoins le non-engagement social, l'artiste ne devant pas se laisser distraire de son art par des
préoccupations jugées plus " terre-à-terre ".

Quant à Mallarmé, dont les Symbolistes admirent le " sens du mystère et de l'ineffable ", il cherche à suggérer l'Etre en tentant de l'abstraire de la multiplicité des formes:

" Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets ."


C'est en effet toute une métaphysique qui sous-tend le Symbolisme: le monde des apparences reflète une Réalité sous-jacente, un monde qui nous échappe, non-perceptible à nos sens - on songe aux Idées de Platon ...Ce Réel, en correspondance avec notre monde, pourrait donc être déchiffré. Déjà le sonnet " Correspondances ", de Baudelaire, suggérait la démarche...




SYmbolisme et musique

Le principe majeur du Symbolisme, celui des correspondances, est de parvenir à une harmonie entre tous les arts ou même de réaliser l'oeuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk) dont rêvait Richard Wagner.
La musique subit alors une évolution proche de celle de la poésie : elle se fait fluide pour exprimer la subtilité des sensations et l'épaisseur du mystère de la vie...l'assouplissement - voire la dislocation - de
l'alexandrin a son correspondant dans l'ambiguité tonale de l'oeuvre de Claude Debussy .

Par ailleurs, les thèmes de la transparence, chers au Symbolisme, se retrouvent dans " Jeux d'eau " ou "Miroirs " de Ravel.


SYmbolisme, philosophie et psychologie

La parution de la " Philosophie de l'Inconscient ", de l'Allemand Hartmann, les recherches scientifiques sur l'hypnotisme, la télépathie, ouvrent de nouveaux horizons.La philosophie de Schopenhauer pénètre peu à peu les esprits, influençant surtout la jeunesse -lasse du matérialisme ambiant - et la réorientant vers des perspectives plus métaphysiques : perspectives accentuées par la lecture des mystiques du XVIIIème,comme Swedenborg ou Louis-Claude de Saint-Martin ( l'idée fondamentale est que notre monde est en correspondance avec le monde spirituel ) .

Pour le symboliste, qui prône un individualisme forcené, la vie intérieure est le seul chemin d'accès aux mystères de l'être.

Adepte du solipsisme, cette théorie selon laquelle il n' y aurait pour le sujet pensant d'autre réalité que lui-même,
le symboliste cultive l'ego comme la quintessence de l'être, opposé en cela au romantique qui cultivait un Ego flamboyant et hypertrophié.
En effet, on peut déjà trouver chez les romantiques une anticipation latente du solipsisme, dont les symbolistes seraient héritiers à cette différence toutefois que le Romantisme privilégiait un rapport mystique avec la nature, perçue comme le langage même de Dieu.

Chez les symbolistes, il ne s'agit plus d'observer la nature
ni d'y lire un message divin, mais de toucher à un certain insolite qui éloigne du monde familier, donne une voix à la névrose et une forme à l'angoisse, prête un visage, fût-il menaçant, au rêve le plus profond.
Ce rêve n'est pas uniquement celui de l'individu, mais celui de la communauté et de sa culture dont le corps se disjoint, donnant un avant-goût de fin du monde.

Le héros symboliste ne se soumet pas à la société, mais il est l'esclave de lui-même: à travers son oeuvre, l'artiste tente de révéler les zones cachées de l'esprit, de matérialiser les rêves, les pulsions inconscientes, les automatismes psychiques et réflexes, tout comme les nouveaux maux de l'âme: l'hystérie, la névrose... .

Paul Bourget , dans ses " Essais de Psychologie contemporaine " de 1881 à 83, présente à la jeunesse les nouveaux écrivains et la définition qu'il donne du " frisson" poétique ne peut que séduire cette dernière :

"...cette sorte de sentiment tout voisin du mysticisme qui se retrouve au fond des grandes extases
religieuses et amoureuses ".

Bourget fait aussi connaître les poètes et peintres anglais, préraphaéliques ( Rossetti, Burne-Jones... ),
qui renouent avec la tradition mystique du Moyen-Age, notamment dans leurs fresques inspirées du cycle
arthurien.
Si l'on fait le bilan des oeuvres écrites entre 1886 et 1891, on est frappé par l'abondance des recueils de
poèmes.Certains furent parfois davantage des techniciens que de véritables poètes, mais ils jouèrent un rôle
capital en incarnant la conscience du Symbolisme. Leur apport n'est pas négligeable puisqu'ils contribuèrent
à libérer le langage de ses carcans traditionnels et à signaler l'ancrage de la poésie dans la démarche métaphy
sique.

On est aussi frappé par ce besoin d'osmose entre les arts qui, finalement, délivrent un message très analo-
gique.


Symbolisme et peinture

Si poésie symboliste et musique entretiennent d'étroites correspondances, il en va de même pour certains mouvements picturaux de l'époque que l'on ne peut que rattacher à une esthétique commune.
En France et en Belgique, berceaux du Symbolisme littéraire, que la peinture baptisée du même nom est née à son tour, s'engouffrant toute entière dans la brèche ouverte par les poésies de Beaudelaire ou de Mallarmé, par les opéras de Wagner.
Très tôt une amitié lie Manet à Mallarmé - ils fréquentaient les dîners de Victor Hugo .

Renonçant à représenter les apparences, les peintres symbolistes vont chercher à exprimer "l'idée", donnant de ce fait une place importante à l'imaginaire. Le "Rêve" est leur seul credo. Leur haine fanatique, celle du naturalisme impessionniste, du réalisme, du scientisme.
A leur tour les peintres enrichissent l'inspiration des poètes : ainsi l'art de Gustave moreau par exemple a profondément marqué Henri de Régnier .

Parmi les écoles dérivées de l'Impressionisme, celle de la peinture symboliste est évidemment particulièrement intéressante...l'artiste cherche à utiliser le symbole pour transmettre son message : c'est le synthétisme, que formule en 1885 un jeune poète féru de peinture, Albert Aurier .

Peintres symbolistes majeurs:

Eugène Carriere specialiste des portraits de famille et de la maternité monochromes, veritables évaporations des sens, sources de lumiéres dans une obscurité profonde.

Fernand Khnopff, tres inspiré par Flaubert il peint des portraits enigmatiques de femmes pures et troublantes.

Edward Burne-Jones,un melange subtil de romantisme et de symbolisme inspiré par la litterature, les mythes et légendes medievaux. Sensualité des corps ou ligne prime sur la couleur, ses tons attenués poussent a la melancolie et a la reverie.

Pierre Puvis de Chavannes et ses formes stylisées, ses couleurs puissantes pourtant nimbéees de délicatesse.Il est plus symboliste dans les formes que dans les thèmes.

Odilon Redon et sa tentative à travers chacune de ses toiles de restituer l'épaisseur d'un Mystère inhérent à la condition humaine et à la vie en général.Il est le champion des thèmes sombres en couleurs vives.

Gustave Moreau,enfin, dont les tableaux allégoriques et profondément novateurs surprennent,tous fraternisent avec
les conceptions esthétiques des poètes symbolistes.

" On ne fait rien en art par sa seule volonté. Tout se fait en se soumettant à l'intrusion de l'inconscient ".

Odilon Redon, ami de Huysmans et de Mallarmé, rejoint ici les idées de Maurice Maeterlinck .

Arnold Böcklin, peintre classique dans son amour inconditionnel de la nature il est toutefois moderne dans la sensibilité et l'atmosphere de ses toiles. Il a reussi la fusion entre le naturalisme et l'impressionnisme pourtant antagonistes au travers d'un univers tres personnel melant creatures mythiques et foklore allemand. Les symbolistes lui reprocheront d'etre trop narratif il declinera son oeuvre pricipale " L'ile aux morts" en six versions.

Les Thèmes symbolistes :

L’attente d'on ne sait quoi.
Le thème funéraire est présent, mais jamais présenté comme une solution immédiate.
La vie.
Le temps.
Les saisons.
L’endormissement, la princesse endormie. Mais aussi la nature endormie, il y a très peu de célébrations printanières.
L'imprécision avec les demi-tons, les demi-teintes.
Le silence, le mutisme. Le silence est une vertu en soi, il porte en lui la promesse de retour de l’ange, du messager.
La mélancolie.
L’apparence physique est un simple relais vers l’au-delà.
Le Désir d’altérité, d’autre chose.
Allusions à la religiosité.
Mystérieux
Incertain
Fascinant
Inconscient
La mythologie
la mélancolie
la mort
le rêve

Les principaux peintres symbolistes
Edmond Aman-Jean (1858-1936)
Gustave Moreau (1826-1898)
Arnold Böcklin (1827-1901)
Edward Burne-Jones (1833-1898)
Gustav Klimt (1862-1918)
Dante Gabriel Rossetti (1828-1882)
Gustav-Adolf Mossa (1883-1971)
Odilon Redon (1840-1916)
Fernand Khnopff (1858-1921)
Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898)
James Whistler (1834-1903)
Eugene Carriere (1849-1906)
Alphonse Osbert (1857-1939)
Carlos Schwabe (1877-1927)
Arnold Böcklin (1827-1901)
Edvard Munch (1833-1944=
Ferdinand Hodler (1853-1918)
Félicien Rops (1833-1898)
Henry de Groux (1866-1930)
Jean Delville (1867-1953)
Émile Fabry (1865-1966)
Georges de Feure (1868-1943)
Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953)
Valerius De Saedeleer
Léon Spilliaert (1881-1946)




Onuage

Leonor Fini

Leonor Fini 1908-1996

 

D'origine italienne  ou elle passe son adolescence dans une famille bourgeooise elle s'ouvre tres tot un grand ecclectisme culturel.

A 17 ans, elle quitte sa famille s'installe a Milan ou elle commence a peindre en autodidacte dans un style classique. Peu avant la  seconde guerre mondiale,  elle  vient s'installer a Paris. Son ecclectisme et son originalité la conduisent à frequenter un milieu artistique dicident elle y confraternise avec André Breton, Paul Eluard, Max Ernst, Georges Bataille elements phares du groupe surrealiste. Meme si elle est tres proche par sa pensee et ses productions artistiques elle n'appartiendra jamais au groupe, peu attiree par les reunions et les representations fastueuses. Elle s'essaie cependant a leur trouvailles telles que le "dessin automatique"..Elle vit retiree des milieux a la mode dans diverses proprietes qu'elle possede en province dans lesquelles elle recoit des proches preferant les ambiances intimes dans lesquelles elle regroupe des artistes et ecrivains

.Son art empreint de noirceur et de symboles, ambigu, feminin, dissident, sulfureux parfois, onirique, elle l'a acquit seule, autodidacte elle se nourrit de toutes les formes d'art qui la fascinent avec un gout prononcé pour le morbide et le merveilleux, au tout debut des portraits ( audiberti, anna magnani, Jean Genet) puis diverses periodes picturales.

 Curieuse et assoiffee de s'essayer a tout elle se distingue dans le theatre pour lequel elle cree nombreux decors et costumes. Elle illustre des essais et poemes.  Egalement poete et ecrivain, elle ecrit avec autant de fougue qu'elle peint. Gardant jusqu'au bout sa fraicheur son originalité.

Meme si elle est peu productive en tant que peintre  son art est reconnu de son vivant ( pas moins de neuf films lui ont ete consacres ,ainsi que des articles, des monographies ,des poemes de Paul Eluard, Jean Cocteau, Moravia, De Chirico, Ernst).

Elle s'eteint  1996, peignant et ecrivant jusqu'à son dernier jour. Entouree de ses chats sa grande passion auxquels elle a  consacré de nombreuses toiles et un livre " Miroir des chats".

C'etait une artiste au plein sens du terme, avec une ame d'enfant, sauvage et en eveil a tout.  La decouverte de ses toiles m'a beaucoup bouleversee je me suis rarement sentie aussi proche d'un artiste.

Pour en savoir plus un site lui est consacré par le biais de la galerie Minsky qui la represente

http://www.leonor-fini.com/index_f.html

ou un extrait video

http://www.youtube.com/watchhttp://www.youtube.com/watch?v=bTy0j6JiNsI&NR=1?v=bTy0j6JiNsI&NR=1

 

 


02/08/2009